The Forgotten Battle (La Bataille de l’Escaut)
Dune
Jamais je ne me suis autant créé de nœuds crâniens que devant les premières poignées de pages de Dune. Bien évidemment, le blâme me revient : l’œuvre de Frank Herbert est sur un piédestal sacré dans l’imaginaire collectif des aficionados de la science-fiction. Son monde est dense, son lexique aussi… ce qui rend la saga difficilement accessible pour le commun des mortels. Et bien qu’elle soit considérée comme “vulgarisatrice”, la traduction sur le grand écran peut s’avérer être tout aussi nébuleuse que le médium original (le principal reproche qu’eut l’adaptation de David Lynch en 1984). Denis Villeneuve, en annonçant plancher sur une adaptation de Dune, se confrontait à une tâche colossale. L’attente fut longue… mais le résultat est vertigineux, voire titanesque. Villeneuve a su donner chair, avec une photographie exquise, à l’univers d’Herbert, sans que nous nous noyions dans la mythologie de la planète Arrakis. En dépit d’un rythme ondoyant et de longueurs qui complémentent bien, certes, cette approche contemplative, Dune surpasse la simple immersion.
Britney VS Spears
No Time To Die (Mourir peut attendre)
2h43 | De Cary Joji Fukunaga
Rares sont les fois où la réinterprétation d’un personnage iconique de l’imaginaire collectif n’a pas fait couler une quantité incommensurable d’encre (souvent teintée des postillons de détracteurs “de la vieille école”). Si un mythe ou une histoire réussissent à garder leur force de frappe au fil du temps, c’est que ces derniers ont transcendé leur nature de simple fable. Le nœud de l’intrigue reste et restera plus ou moins intact. Or, le personnage n’est plus qu’un masque inflexible : c’est un titre appropriable et porteur de valeurs. En reprenant le flambeau de James Bond en 2006, Daniel Craig a fait d’une caricature sacro-sainte (voire problématique) un rôle plus sensible, vulnérable et dense. Dans No Time To Die, le dernier encore pour Craig, jamais cette promesse n’a autant été explorée ; quitte à nous délivrer la version “définitive” de l’espion. Ni complètement cet idéal masculiniste poussiéreux, ni complètement un nouvel archétype auprès duquel les audiences ne se reconnaissent plus, No Time To Die excuse les performances insipides de Rami Malek et Léa Seydoux en cristallisant un James Bond plus contemporain, mais qui, étrangement, n’a jamais été aussi “James Bond”.
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