Bullet Train

2h07 | De David Leitch
Pourquoi les machinations et plans les plus ingénieux échouent ? Faute à pas de chance ! En plus d’explorer ces mécanismes du sort et des hasards, Bullet Train, à défaut de pouvoir trouver une meilleure comparaison, est un bonbon chargé en glucides. Nous y goûtons et, soudainement, tout paraît plus « explosif ».

Coccinelle, un mercenaire vétéran porté par un Brad Pitt en pleine forme, se voit confier une mission simple comme bonjour : voler une mallette à bord d’un train à
haute vitesse nippon… Le hic (et il l’ignore) ? Le train fourmille d’assassins du même calibre qui convoitent le même bagage.

La malchance y serait pour quelque chose (ou pas). Bullet Train est résolument chaotique. Ça part dans tous les sens, mais ne perd jamais une direction centrale. L’action est divine, les virages soudains, sans que ses envolées lyriques paraissent gratuites. Un parfait grand huit pour les avides de sensations fortes !

Day Shift

1h53| De JJ Perry | A voir sur Netflix

Bud est face à un dilemme délicat. Sans un support financier immédiat de sa part, son ex-femme, qui a la garde de sa fille chérie, le menace de déménager en Floride… En quelques jours, le père doit rassembler une dizaine de milliers de dollars en catastrophe… Est-ce que j’ai précisé d’ailleurs que Bud est chasseur de vampires ?

Day Shift est bizarroïde. À défaut de fourmiller de vampires assoiffés de sang, il me laisse sur ma faim. L’action, parfois inventive, peine à relever le potentiel
non-abouti du film dans son ensemble, certes, mais surtout des deux trois pistes narratives intéressantes qui ne font l’objet que d’une bête et méchante réplique.
Day Shift est un premier acte sans un second ou troisième acte : un début d’idée, mais jamais un produit habilement construit.

Nope

2h10| De Jordan Peele

Jamais deux sans trois comme on dit dans le jargon ! Après Us et Get Out, Jordan Peele poursuit son fructueux bout de chemin dans l’industrie de l’horreur au travers de Nope. En dépit d’un titre plutôt… simplet disons-le, Nope est, peut-être, à la fois son chantier le moins accessible et
sa réflexion thématique la plus opaque. Or, et ça ne concerne que moi, mais ça lui réussit merveilleusement bien.

Nope recapture les plus belles plus-values de Get Out, voire le surpasse en tous points, et s’épargne (heureusement) les bégaiements stylistiques d’Us.
Autour de leur ranch, une fratrie se met en tête de prendre le « cliché impossible » : celui d’un OVNI (?) qui infeste les cieux du voisinage… Je vais éviter de parcourir les motivations qui ont impulsé l’écriture de
Nope : ça vous gâcherait la surprise. Nope emprunte des sorties de route audacieuses, parfois inattendues et qui dépassent les standards d’horreur que Peele s’était imposés. Ce que 2022 a de mieux à proposer pour l’instant : à voir impérativement !

Prey

1h39 | De Dan Trachtenberg | A voir sur Disney +
Au coeur d’une industrie assiégée par la nostalgia-mania et l’exploitation superficielle de franchises sempiternelles, Prey, le préquel du classique Predator, me fait du baume au coeur…

Pourquoi ? C’est une histoire à la fois parallèle, mais aussi perpendiculaire au mythe original : excepté l’éponyme monstre, nul élément maladroitement intertextuel ne vient parasiter une histoire originale. Pas de clins d’oeil lourdingues et insistants à l’univers initial. Ici, la présence du Predator sert non pas la mythologie sur laquelle il se repose, mais une nouvelle fable, forte d’une morale riche, élégamment écrite et, surtout, résonnante. J’ai eu un petit pincement au coeur à l’idée de penser que Prey est réservé au petit écran…

Contrairement aux énièmes « requels » qui polluent les programmations en salle, il méritait bien d’investir nos cinémas…

Archives

Pin It on Pinterest

Share This