La Ballade de Narayama et Miracle en Alabama : coup de coeur pour deux classiques à voir ou revoir en copie restaurée au cinéma Les 400 Coups à Villefranche
Miracle en Alabama
Arthur Penn | USA | 1962 | 1h46
La présentation de la pièce Helen K., le 13 avril, au théâtre de Villefranche offre l’occasion au cinéma Les 400 Coups de projeter un des chefs d’œuvre d’Arthur Penn, Miracle en Alabama. Ce grand classique a valu à Anne Bancroft le prix de la Meilleure actrice et à Patty Duke et celui du Meilleur second rôle féminin aux Oscars 1963.
Inspiré d’une histoire vraie, adapté d’un texte du dramaturge William Gibson, le deuxième long métrage du réalisateur, raconte l’histoire d’Helen Keller, une fillette devenue aveugle et sourde alors qu’elle était encore bébé. Ses parents font appel à Annie Sullivan, une institutrice spécialisée aux méthodes révolutionnaires, elle-même mal-voyante. Persuadée que les fonctions intellectuelles d’Helen sont intactes, Annie va utiliser les sens dont elle dispose, toucher, goût, odorat, pour l’éveiller au monde.
Mais le parcours, véritable affrontement entre ces deux personnalités fortes est long, difficile et éprouvant. Le talent du réalisateur est d’aborder ce sujet délicat sans jamais tomber dans le pathos. Au contraire, tout repose avec justesse sur la psychologie des personnages, avec des scènes fortes mises en scène avec brio.
Inutile de préciser que l’interprétation est époustouflante. La photographie, dans un splendide noir et blanc, et le travail sur le son particulièrement pertinent, font de ce film un incontournable. Le (re)voir sur grand écran est une chance à ne pas manquer.
Cinéma Les 400 Coups – Le 19 avril
La Ballade de Narayama
Shôhei Imamura | Japon | 1983 – Reprise 11/05/2022 | 2h11
Début mai ressort le film le plus connu du réalisateur japonais, Palme d’Or à Cannes en 1983. L’occasion de revoir le film hors norme qu’est La Ballade de Narayama.
Son synopsis ne dit presque rien de l’expérience que va vivre le spectateur. Orin, une vieille femme des montagnes du Shinshu, atteint l’âge fatidique de soixante-dix ans. Comme le veut la coutume, elle doit se rendre sur le sommet de Narayama pour être emportée par la mort. La sagesse de la vieille femme aura d’ici-là l’occasion de se manifester.
Cette seconde adaptation d’une nouvelle de Shichirō Fukazawa (1914-1987), après la version, imprégnée de théâtre kabuki, de Keisuke Kinoshita, en 1958, diffère assez radicalement de la précédente. Autant la première restait dans le classicisme, autant celle d’Imamura se concentre sur l’organique, l’instinctif, par une mise en scène radicale (attention certaines scènes sont très dérangeantes). Le réalisateur montre que l’homme et l’animal partagent la même histoire, le même ordre primitif, hors de toute considération morale. Mais son but est bien de faire ressentir viscéralement la tradition, les superstitions, la poésie et la philosophie japonaise. Une splendeur de retour sur grand écran à ne pas rater, là encore.
Le 5 mai au cinéma Les 400 Coups
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