La 14e édition du Festival Lumière se déroule du 15 au 23 octobre prochain. Le Prix ira à Tim Burton. Au programme,
entre autres réjouissances, la présentation de copies restaurées de films de Sidney Lumet, des trois longs métrages
réalisés par l’actrice Jeanne Moreau et une rétrospective des films de Louis Malle, dont six de ses films ressortent en salle le 9 novembre. L’occasion de (re)découvrir son premier long-métrage, Ascenseur pour l’échafaud.

Ascenseur pour l’échafaud

De Louis Malle | France | 1958 – Sortie version restaurée le 9 novembre | 1h31

Ascenseur pour l’échafaud est surtout resté dans les mémoires pour sa musique sublime et iconique signée Miles Davis. C’est aussi un scénario hitchcockien :
Un homme assassine son patron avec l’aide de sa femme, (incarnée par Jeanne Moreau) dont il est l’amant. Voulant supprimer un indice compromettant, il se retrouve bloqué dans l’ascenseur qui l’emporte sur les lieux du crime. Pendant ce temps, un couple de deux jeunes amoureux, lui dérobe sa voiture garée devant l’immeuble…

Premier long-métrage de fiction de Louis Malle, qui vient de recevoir la Palme d’Or pour Le Monde du silence en tant que co-réalisateur avec le Commandant Cousteau, Ascenseur pour l’échafaud se situe au carrefour de la tradition et de la modernité. Le jeune réalisateur (25 ans alors) réussit le tour de force d’annoncer avec ce film la Nouvelle Vague, sans tourner le dos au cinéma qu’il aime : néoréalisme italien, films noirs français et surtout américains. Il tourne caméra à l’épaule pour les scènes de rue, mais, le scénario, adapté d’un roman de Noël Calef, et les dialogues, sont écrits au cordeau. Et la technique est on ne peut plus soignée. Autant d’éléments en contradiction avec les attentes des Godard, Truffaut, Resnais…

Près de 65 ans après sa sortie Ascenseur pour l’échafaud reste un film à la beauté incomparable, dans un somptueux noir et blanc, et qui a, à juste titre, marqué l’histoire du cinéma.

EO (Hi-han)

De Jerzy Skolimowski | Pologne | 2022 | 1h28

Le monde est un lieu mystérieux, surtout vu à travers les yeux d’un animal. Sur son chemin, EO, un âne gris aux yeux mélancoliques, rencontre des gens bien et d’autres mauvais, fait l’expérience de la joie et de la peine, et la roue de la fortune transforme tour à tour sa chance en désastre et son désespoir en bonheur inattendu. Mais jamais, à aucun instant, il ne perd son innocence.

Relecture du chef-d’oeuvre de Robert Bresson, Au hasard Balthazar (1966), le nouveau film de Jerzy Skolimowski risque de dérouter certains spectateurs. Non pour sa thématique, plutôt dans l’air du temps (quoique… montrer que la fin de l’exploitation des animaux dans les
cirques peut être un drame pour eux n’est pas si évident), mais pour sa mise en scène. Jerzy Skolimowski est un styliste. Il a arrêté le cinéma pendant plus de dix ans pour se consacrer exclusivement à la peinture.

Son cinéma est donc imprégné de son travail sur l’image. Le récit, pas forcément linéaire, axé principalement sur le point de vue de l’âne, est le prétexte d’expérimentations visuelles, d’audaces sonores et musicales. Cela fait de cette fable OVNI, une des expériences cinématographiques les plus excitantes de la rentrée.
Prix du Jury à Cannes 2022 – Sortie le 19 octobre.

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