Depuis le 30 juin et jusqu’au 4 aout, la ville de Villefranche et le cinéma Les 400 Coups s’associent pour proposer la 1ère édition d’un festival en plein air mariant les arts de la table et l’image animée : Les p’tits plats dans l’écran. A l’affiche les incontournables de Louis de Funès, L’aile ou la cuisse et Le Grand restaurant mais aussi, dans un style très différent, Les délices de Tokyo de Naomi Kawase, Ratatouille de Brad Bird et Les saveurs du palais de Christian Vincent avec Catherine Frot et Jean d’Ormesson. Les projections encore à venir ont lieu à partir de 21 heures au Parc Vermorel.  Focus sur Le Grand restaurant !

Le Grand restaurant

De Jacques Besnard | France – 1966 | 1h25

Premier long métrage du réalisateur de C’est pas parce qu’on n’a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule, Le Grand restaurant est taillé sur mesure pour Louis de Funès.

C’est lui qui interprète Monsieur Septime, directeur tyrannique d’un temple parisien de la gastronomie où se pressent les personnalités en vue. Et c’est sans lui aussi qui impose le ressort comique de base : un grand patron de restaurant dictatorial avec ses employés. Ce n’est pas un hasard si certaines scènes sont des clins d’œil appuyés au Dictateur de Chaplin (lorsque Louis de Funès explique une recette à un Allemand).

Hélas la deuxième partie du film s’égare. L’enlèvement d’un chef d’Etat d’Amérique du Sud au moment de la mise à feu d’une pièce montée provoque une suite de courses poursuite dans la neige aussi improbables qu’inutiles. Le grand restaurant reste une bonne comédie, typique de son époque, à revoir pour… Louis de Funès. Logique !

La Maman et la putain

De Jean Eustache | France – 1973 – Version restaurée juin 2022 | 3h40

Dévoilée en mai dernier à Cannes la version restaurée en 4K de La Maman et la Putain  est une réussite : elle révèle toute la beauté du somptueux noir et blanc charbonneux et le mixage sonore restitue bien les intentions du réalisateur. Mais si ce retour sur les écrans est un événement c’est que rarement un film aussi mythique aura été aussi longtemps invisible.

Présenté en à Cannes en 1973, ce long film, près de 4 heures, dérange et scandalise. Plus encore que son sujet  – Alexandre est un jeune dilettante oisif qui vit chez Marie, sa maîtresse, flâne à Saint-Germain-des-Prés, et entame une liaison avec une infirmière, Veronika, sans pour autant quitter Marie – c’est sa forme qui choque. Film le plus autobiographique de Jean Eustache, il est profondément désenchanté et torturé. Ses longs dialogues, dans une langue aussi crue que littéraire, sans complaisance, fracassant les clichés, parlent ouvertement de sexe et de désir féminin, tranchent avec le cinéma de l’époque. 

Porté par un trio de comédiens époustouflants, Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafond et Françoise Lebrun, La Maman et la Putain est une œuvre majeure, audacieuse et percutante, considérée comme « un absolu du cinéma d’auteur », qui a subjugué et influencé bon nombre de ceux qui ceux qui font le cinéma d’aujourd’hui, de Wim Wenders à Michael Haneke, en passant par Jane Campion, Claire Denis, Jim Jarmusch, Jacques Audiard, Gaspar Noé, Cédric Klapisch, ou Guillermo Del Toro…

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