En avril et mai, se déroulaient à Lyon deux festivals qui sont de véritables mines pour qui cherche à voir du cinéma différent, hors norme, parfois dérangeant, bref qui sort de l’ordinaire : « Les Hallucinations Collectives » et « On Vous Ment ». On vous propose de découvrir deux films tout droit sortis de leur programmation, (re)sortis récemment : Et j’aime à la fureur et La Lettre inachevée.
Et j’aime à la fureur
De André Bonzel |Belgique – avril 2022 |1h37
Co-réalisateur (avec Benoît Poelvoorde et Remy Belvaux) du mythique C’est arrivé près de chez vous qui a popularisé le genre « documenteur », André Bonzel n’avait jamais eu l’occasion de réaliser d’autres long-métrages.
Depuis son enfance, ce fou de cinéma collectionne des bobines de films d’amateurs. Et c’est en partant de ces instants de vie de cinéastes anonymes et ces traces d’émotions préservées, qu’il a construit son drôle de projet : reconstruire son autobiographie et l’histoire plausible – plus que réelle – de sa famille. Ceci à partir d’images de toutes les époques, certaines filmées par lui-même, d’autres issues de films de familles de parfaits inconnus, qu’il a sélectionné pour coller à son récit. Ce travail vertigineux, kaléidoscope de moments intimes, tendres, émouvants ou cocasses, touche à l’universel. Il raconte notre siècle, le cinéma, la vie d’André Bonzel, mais tout autant une histoire qui pourrait être la nôtre… Véritable déclaration d’amour au cinéma, Et j’aime à la fureur est accompagné d’une musique originale de Benjamin Biolay qui a composé pour l’occasion plus de soixante-cinq morceaux, dont quelques chansons.
La Lettre inachevée
De Mikhail Kalatozov | Russie | 1961 (sortie version restaurée en mars 2022) | 1h37
Adapté d’une nouvelle de Valeri Ossipov, auteur de “prose documentaire”, genre en vogue à l’époque en URSS, mettant en scène des “aventuriers de la science” se consacrant à la découverte de ressources rares dans le vaste territoire du pays, La Lettre inachevée est le deuxième long-métrage de Mikhail Kalatozov, après Quand passent les cigognes, Palme d’Or à Cannes en 1958.
Le film raconte donc l’expédition de quatre géologues russe en Sibérie, à la recherche de gisements de diamants. Konstantin, l’un des quatre géologues, poursuit une longue lettre adressée à Véra, sa compagne… L’automne arrive et les vivres commencent à manquer, il leur faut rentrer. Mais au moment du retour, les éléments se déchaînent et ils doivent affronter les pires difficultés.
Clairement ce n’est pas le scénario – un peu kitsch – qui fait l’intérêt du film, mais la mise en scène et le montage tout deux véritablement virtuoses, le magnifique noir et blanc. On pourra reprocher au réalisateur de combler justement les faiblesses du scénario en se focalisant sur le style, déferlement d’esthétisme, mais La Lettre inachevée est une curiosité qui vaut le coup d’être vue, une expérience cinéphilique délicieusement exotique.
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