Black Widow

2h14 | De Cate Shortland
Force est de constater que l’univers cinématographique Marvel sait se faire désirer… Or, Black Widow est, sans équivoque, le film qui a été le plus réclamé par sa pléthore de fans (lesquels ont su donner une portée rugissante à leurs demandes). En dépit d’un certain Covid-19 qui a quelque peu bouleversé les plans des mastodontes de l’industrie, leurs souhaits ont été exaucé : cet été a coïncidé avec la sortie de Black Widow, un récit qui promet d’éclairer les zones d’ombre qui gravitent autour du nébuleux personnage éponyme de Scarlett Johansson. Chose promise, chose due : Black Widow est une immersion tête la première dans le monde tortueux de l’espionne des Avengers. Et, faute aux connexions politiques de la protagoniste, le ton de ce Marvel est singulier tant qu’il est résolument moins léger… Malheureusement, tantôt chassés, tantôt les défauts du studio reviennent au galop. L’humour surimposé peine à créer une réelle synergie avec les terminaisons plus réalistes de ce chapitre du MCU (quitte à faire perdre toute gravité à l’ensemble). Mais bon… Florence Pugh, par ses seules épaules et son interprétation brillante de la sœur de Black Widow, rend l’interlude bien plus que divertissant.

Titane

1h48 | De Julia Ducournau

Imaginez. Trois ans après un dur labeur où vous songez à faire germer des végétaux sur Mars, vous embarquez enfin pour le septième ciel. Les premières heures filent sans accrocs jusqu’à ce que vous découvriez un passager clandestin dans le vaisseau… qui compromet accidentellement les réserves d’oxygène de l’équipage. Bien qu’il ne soit pas (du tout, du tout) dépourvu de couacs et incohérences en tous styles, Stowaway jouit d’un nœud dramatique suffisamment riche qu’il occulte ses quelques terminaisons bancales. A contrario de certains de ses pairs des univers de la science-fiction, qui sont parfois “explosifs”, l’original Netflix se laisse séduire par les longueurs. Certaines le pénalisent lourdement, d’autres explorent une approche plus lente et contemplative de l’odyssée spatiale. Ajoutez à ça un casting qui relève ce drame en huis-clos (Anna Kendrick, Toni Collette, Daniel Dae Kim et Shamier Anderson), et Stowaway devient plus plaisant qu’il n’est déplaisant !

Words Bubble Up Like Soda Pop

1h26 | De Kyohei Ishiguro | A voir sur Netflix

De vous à nous, nous avons connu des étés plus solaires… Si le contexte sanitaire se permet de rythmer nos routines tels des romans à suspense, la météo peine à contraster ce maussade tableau. En quête d’un interlude, je me suis laissé tenter par Words Bubble Up Like Soda Pop de Kyoshei Ishiguro : un anime simplissime qui narre les batifolages amoureux de Cherry, un jeune poète réservé, et Smile, une influenceuse aux dents de castor. Rien de plus, rien de moins. Words Bubble Up Like Soda Pop est l’injection estivale dont nous avons tant besoin. Sa palette “popissime” se marie harmonieusement à la candeur de son intrigue. En plus d’être un pur régal pour les yeux, le film d’animation ne réinvente pas la vapeur : le tandem protagoniste à tous les attributs de la relation amoureuse stéréotypée de l’animation japonaise. Or, Words Bubble Up Like Soda Pop sait tirer parti des plus belles qualités du genre, et nous prodigue une parenthèse “doudou”, aérienne et quelques-fois tendrement niaise.

La Trilogie Fear Street

De Leigh Janiak | A voir sur Netflix
Nous trichons un peu… Ce mois-ci, nous vous parlons de trois films en une critique… mais qui forment un grand long-métrage de cinq ou six heures ! Fear Street a été le gros phénomène Netflix de cet été. Le titre est plutôt évocateur. La trilogie, fondée sur la saga littéraire du même nom, conte la lutte de la ville de Shadyside contre une malédiction qui condamne la plupart de ses habitants à une folie meurtrière passagère. Les trois films, sortis à quelques semaines d’intervalle des uns des autres (et tournés successivement), s’articulent autour de cette même intrigue et des mêmes protagonistes. Le chantier mérite, à lui seul, d’y jeter un bref coup d’œil. Certes, Fear Street n’a pas les qualités de certains de ses compères : ses personnages irritants ont eu tendance à me courir sur le haricot. Or, et ce en dépit de mon exigence en films d’horreur, le tout a un charme palpable.

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