Spiderman : No Way Home

2h29 | De Jon Watts
Laissez-moi être clair et catégorique… J’ai apprécié Spiderman : No Way Home. Le dernier volet de la trilogie de l’épopée de Tom Holland derrière le masque du super-héros a le distinct mérite de m’avoir fait ressentir un riche éventail d’émotions (chose que les Marvel peinent à faire de fil en aiguille). Or, ses imperfections prennent l’ascendant sur tout bon semblant d’une appréciation authentique de ladite expérience : j’avoue avoir l’impression de m’être fait embobiné par les quelques facilités que le film tend à (trop) mettre sur leur piédestal. Dedans, Peter Parker est face à un dilemme : son identité n’est plus un secret pour le monde entier, plongeant sa routine, déjà semi-chaotique, dans un maelstrom de complications qui le touche lui et ses proches. Lui vient alors une “illumination” qui tourne au vinaigre. Cinq méchants des trilogies précédentes du justicier sont alors libérés sur New-York… Spiderman : No Way Home est une lettre d’amour à la dense histoire cinématographique du héros éponyme. Chacun de ses aficionados devrait y trouver son compte… s’il ne lève pas les yeux au ciel face aux multitudes de clins d’œil et références bourrines qui gâchent ce qui aurait pu être un dénouement crêve-cœur. Dommage !

SOS Fantômes : L’Héritage

2h04 | De Jason Reitman

Lorsque Callie et ses deux enfants, Phoebe et Trevor, sont expulsés de chez eux, ils trouvent refuge dans la poussiéreuse bâtisse de son père à Summerville : une petite ville rurale. D’un tremblement de terre à des évènements nébuleux, le trio se rend vite compte de l’héritage et l’immense tâche qui leur sont laissés : celle de sauver le monde de “l’au-delà”. SOS Fantômes : L’Héritage, une suite directe des films originaux du même nom, est un énième piège nostalgique dont Hollywood a bien le secret désormais. Si quelques artifices sauront “envoûter” celles et ceux qui ont grandi avec Ghostbusters, SOS Fantômes : L’Héritage peine à exorciser les démons qui gangrènent le genre officieux, mais émergent du nostalgia-bait. La trame se contente de ressasser ce qui a fait du mythe original une histoire angulaire pour la pop-culture, sans jamais le renouveler ou en faire une narration singulière : une susceptible d’être appropriée par une nouvelle génération. Tant pis…

Le Journal d’un Dégonflé

2h| De Swinton O. Scott III

Les plus connaisseurs de l’actualité people – et même n’importe qui qui suit d’un œil attentif les évolutions de l’industrie musicale – est susceptible de s’émouvoir à la mention de Britney Spears. La pop-star, paralysée, voire asphyxiée par la tutelle de son père depuis treize ans, concrétise à peine sa rixe juridique pour recouvrer sa pleine indépendance, tandis qu’elle réclame à peine “justice” pour les maux qu’elle a subi. Britney VS Spears est un bon point d’accroche pour avoir pleine conscience des tenants et aboutissants de cette large intrigue. Or, le documentaire semble être une énième pirouette de Netflix pour vampiriser des sujets de conversations viraux. Parfois biaisé, artificiel et curieux au vu du choix de ses intervenants, Britney VS Spears dresse, certes, une chronologie limpide des principales péripéties de la tutelle de Britney. Toutefois, ses moult glissades chronologiques, et l’absence du mouvement #FreeBritney qui a été angulaire dans la résolution du conflit, laisse un léger arrière-goût acide en dépit de premières notes mélodramatiques. Dommage…

La Main de Dieu

2h14 | De Paolo Sorrentino | Netflix
Si le bénéfice que le cinéma apporte à son audience est assez limpide, la question s’avère plus épineuse lorsque nous en venons aux réalisateurs. Pourquoi imaginer des films ? Spontanément, “conter une histoire” paraît être leur principal, parfois seul, objectif. Or, c’est là où La Main de Dieu de Paolo Sorrentino est si singulier. Son dernier long-métrage, sorti il y a peu sur Netflix, explore une autre impulsion : celle de vivre des choses qui ne sont plus à la portée dudit réalisateur. Au travers de La Main de Dieu, un format résolument autobiographique, Fabietto (la métaphore d’un jeune Paolo) coule des jours heureux à Naples jusqu’à qu’un drame inopiné ébranle son monde si bien disposé. Paolo Sorrentino fait don, à lui et à nous, de sa vie précédant la tragédie en question. À nos yeux c’est une narration. Au travers des siens, c’est à la fois une thérapie, un catharsis et un poétique moyen de reprendre contrôle d’un contexte qui n’a cessé d’être ingrat et imprévisible avec lui. J’ai une hâte particulière de voir comment La Main de Dieu, le représentant du cinéma italien, va jouer des coudes à l’Oscar du meilleur film étranger…

Archives

Pin It on Pinterest

Share This