Tic et Tac : les Rangers du Risques

1h37 | De Akiva Schaffer
Nous ne vous présentons pas les sacro-saints rongeurs Tic et Tac qui ont bercé notre enfance. Or, ne vous êtes-vous jamais posé la question de ce qu’il est advenu d’eux après leur âge d’or ? Ce que ne vous saviez pas, c’est qu’au détour du début des années 1990, le tandem des Rangers du risque n’a pas survécu aux aléas du showbiz et une rixe qui aura considérablement effrité leur amitié.

30 ans plus tard, l’un est un agent d’assurance esseulé, l’autre un acteur has-been raté… Et malgré leurs chemins de vie qui ont divergé, ils se retrouvent à reformer leur duo explosif suite à la disparition d’un ancien partenaire de scène. Suivant le même principe artistique de Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, Tic et Tac : les Rangers du Risques amalgame des prises de vue réelles à des éléments d’animation 3D et 2D, et puise sans retenue dans cette formule pour imaginer un monde où des personnages de dessins-animés cohabitent avec des êtres de chair et d’os. Vous saupoudrez le tout de références auto-dérisoires qui sauront galvaniser les purs et durs de la pop-culture et vous obtenez une fable inégale – faute à un scénario en dents de scie – mais aux parti-pris créatifs ingénieux ! Tic et Tac : les Rangers du Risques joue de son irrévérence : c’est un pur plaisir.

Men

1h40| De Alex Garland

Après deux de ses premières prouesses directoriales, Ex Machina et Annihilation, Alex Garland a toujours eu l’épatante qualité de faire de “somptueux gribouillages”. Dans le sens où il a toujours dédaigné guider son audience au travers d’une trame lisible : au grand dam de celles et ceux qui fuient ce genre d’envolées interprétatives qui sont parfois vues comme des grands moments de prétention. Men n’est pas plus différent.

Fraîchement sortie d’une tragédie personnelle, Harper prend un bref congé dans l’Angleterre rurale. Si ses paysages l’oxygène dans un premier temps, la jeune femme se rend vite compte que quelqu’un, ou quelque chose l’observe… Dans ses brefs moments de lucidité, entrecoupés par des scènes d’une rare insoutenabilité, Men laisse paraître quelques messages forts. En dehors de ces derniers, Men est un gigantesque puzzle aux contours cauchemardesques. Je suis biaisé : je trouve mon compte dans ce genre de charabias contemplatifs et participatifs. Ce n’est pas pour tout le monde. Or, si j’ai piqué la curiosité de certains et certaines, Men est une expérience (et c’est l’euphémisme de l’année) porté par une Jessie Buckley et Rory Kinnear au sommet de leur jeu, et des idées qui valent le détour.

Top Gun : Maverick

2h11 | De Joseph Kosinski

Avec Top Gun : Maverick en ligne de mire, j’ai décidé de faire mes devoirs ! À mes yeux, il était hors de question que je m’étale sur le sujet sans ne jamais avoir vu l’original (ou sans m’être intéressé, au préalable, à la mythologie Top Gun). Ce qui est certain, c’est que c’est un produit de son époque : un grand spectacle, sans équivoque, mais gangrené par des archétypes d’antan qui n’ont plus de résonance aujourd’hui.

Non seulement Top Gun : Maverick modernise le mythe sans le travestir, mais il esquive tous les pires déboires des sempiternels reboots hollywoodiens (Star Wars, SOS Fantômes je vous regarde…). Quelques décennies après les évènements du premier opus, Pete Mitchell (alias Maverick) est amené à rejoindre l’académie éponyme pour former une nouvelle génération face à une mission suicide… Seul hic ? Un de ses élèves, Rooster, est le fils de son ancien bras droit décédé. Tout la singularité de Top Gun : Maverick repose sur la nuance des forces (et faiblesses) qui ont fait le succès de l’original. Le Maverick d’aujourd’hui est une brillante continuation de son soi passé tout en le confrontant à une industrie qui le devance (mais qui ne l’égale jamais). Puis que dire de l’action… Inutile que j’en parle à vrai dire : la simple mention de Tom Cruise dans les crédits fait office d’un label de qualité !

Jurassic World : Dominion

2h | De Colin Trevorrow
Après les rocambolesques péripéties de ses deux derniers opus, Jurassic World : Dominion dépeint enfin un monde contemporain où les dinosaures repeuplent le globe. Or, l’émerveillement laisse promptement place à une flopée de problématiques : entre autres, en dehors de sauvages attaques perpétuées par nos amis jurassiques, une catastrophe écologique qui pointe le bout de son nez et qui pourrait sonner le glas de l’humanité.

Certes, sur le papier le synopsis a du panache ! Dans quelle mesure nos routines aujourd’hui seraient-elles bouleversées par des bébêtes qui, jadis, dominaient la chaîne alimentaire ? Et c’est là le principal couac : Jurassic World : Dominion ne se limite qu’à la partie visible de cet l’iceberg sans ne jamais trop explorer le potentiel de ce cœur narratif. C’est très dommage ! Jurassic World : Dominion est un bon passe-temps, jongle mieux que certains de ses pairs avec ses artéfacts nostalgiques, est propulsée par de bons morceaux d’action… mais l’arrière-goût aigre me reste en gorge. Bien qu’il ait toutes les cartes en main pour faire en sorte, Jurassic World : Dominion ne fait rien pour réinventer la formule.

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